Diên Bien Phù

Publié le 5 avril 2025 à 07:17

Bienvenue sur mon blog #NeptunusDesMots. Je vous emmène à la découverte de Diên Biên Phù de Marc Alexandre OHO BAMBE, un ouvrage qui dépeint les frasques d'un vétéran de guerre à la quête d'un chemin perdu entre amour fou et séquelles de guerre.

 

Le titre du roman Diên Biên Phù, à la fois baroque et pittoresque, se révèle d’emblée porteur de sens. À lui seul, il éclaire le contexte historique des événements rapportés par l’auteur. Diên Biên Phù n’est pas seulement une ville du Vietnam actuel ; elle incarne surtout le symbole d’une bataille décisive, celle qui scella la défaite de l’armée française à l’issue de la guerre d’Indochine, entre 1946 et 1954. Dès les premières lignes, dans un style fluide et poétique, l’auteur nous entraîne dans un récit empreint d’oxymores, où se tisse une histoire d’amour folle entre deux êtres que tout oppose, condamnés pourtant à ne se croiser que du regard, comme deux chiens de faïence.

Publié en 2018 aux éditions Sabine Wespieser, Diên Biên Phù, signé Marc Alexandre OHO BAMBE, retrace le destin d’Alexandre, un soldat du contingent français envoyé au Vietnam pour y mener une guerre de conquête. En pleine tourmente, il fait la rencontre de Mai Lan, une jeune Vietnamienne dont il tombe éperdument amoureux. Revenu en France après le conflit, il retrouve sa femme Mireille, qui continue de l’aimer d’un amour profond, presque démesuré. Mais les souvenirs de la guerre, la violence des combats, et cette passion lointaine ont laissé en lui une empreinte indélébile. Peu à peu, Mireille perçoit les errances de son époux, mais s’accroche à l’espoir d’un retour progressif à une vie familiale apaisée. Alexandre, lui, demeure prisonnier de la nostalgie de son amour perdu et peine à s’investir pleinement dans son rôle de mari et de père. Il entretient une correspondance régulière avec Diop, son ami sénégalais et ancien frère d’armes, à qui il confie son mal-être, tiraillé entre passé et présent.

Vingt ans après la chute de Diên Biên Phù, il prend une décision radicale : quitter sa femme et ses enfants pour retourner au Vietnam, animé par le désir de retrouver Mai Lan. Hélas, ses recherches s’avèrent infructueuses, et son rêve d’amour retrouvé s’évanouit dans les brumes du souvenir.

Le roman Diên Biên Phù de Marc Alexandre OHO BAMBE s’inscrit dans une veine littéraire singulière mêlant fiction romanesque et réalité historique. Dès l’épigraphe – « Cette histoire est réelle car j’ai tout inventé » –, l’auteur affirme son parti pris esthétique : raconter une histoire imaginaire ancrée dans un contexte véridique, celui de la guerre d’Indochine.

Le titre du livre renvoie à un moment clé de l’histoire contemporaine : la bataille de Diên Biên Phù (1954), qui marque la défaite de l’armée française et amorce le mouvement de décolonisation dans les années 1960. Ainsi, au-delà de la fiction, lire ce roman revient également à revisiter une page sombre et déterminante de l’histoire coloniale française.

Dans un style à la fois poétique et accessible, OHO BAMBE retrace l’itinéraire d’Alexandre, soldat français envoyé au Vietnam, confronté aux atrocités de la guerre. Traumatisé par la violence des combats, il trouve refuge dans l’amour inattendu de Mai Lan. Cet amour transgressif, né entre le colon et la colonisée, devient le véritable fil conducteur du récit : il symbolise une forme de résistance à la guerre, à l’idéologie coloniale et aux clivages raciaux.

Loin de se limiter à une romance, le roman propose une réflexion plus large sur la condition humaine. Il interroge la légitimité des conflits menés au nom d’intérêts économiques, politiques ou idéologiques, et dénonce l’absurdité de la domination d’un peuple sur un autre. L’amour, en revanche, est présenté comme une force universelle, transcendante, capable d’unir les êtres par-delà les appartenances ethniques ou culturelles.

Par ailleurs, le lien d’amitié entre Alexandre et Diop, soldat sénégalais, illustre une autre dimension de cette humanité partagée : celle de la fraternité entre les peuples colonisateurs et colonisés, souvent effacée des récits officiels. Leur relation remet en question les hiérarchies raciales de l’époque et célèbre une solidarité née dans l’épreuve.

En définitive, Diên Biên Phù se lit comme un plaidoyer pour l’amour, la tolérance et la fraternité. À travers l’intime, l’auteur aborde l’universel, dénonçant toute forme d’asservissement, de mépris et d’oppression. Ce roman engagé, d’une grande sensibilité, réconcilie mémoire historique et émotion poétique, dans une œuvre à la fois politique et profondément humaine.

 

🗣 Avis au public

Ce roman vous a-t-il touché autant qu’il m’a bouleversé ?
Avez-vous déjà lu une œuvre qui mêle aussi puissamment l’Histoire, l’amour et la mémoire ?
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💬 N’hésitez pas à partager en commentaire ce que ce roman évoque pour vous. Que pensez-vous de cette idée que l’amour peut transcender la guerre, les frontières et les différences ?

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Commentaires

John
il y a 14 jours

J’ai personnellement beaucoup apprécié le résumé et la critique qui en est faite. Merci beaucoup

Jorel souedi
il y a 14 jours

Très bon résumé poussant à découvrir l’ouvrage par soi même, nous adhérons au concept 🙏🏾

PANDI TCHIKAYA
il y a 12 jours

Sans avoir lu l'intégralité de l'ouvrage et rien que par résumé, à la fois brillant et concis, je me suis senti plongé dans l'intrigue. La sensualité et la profondeur mots se ressentent tout de suite. A mon sens, il n’existe rien de plus beau que de voir cette évidence, cette vérité se confirmer une fois de plus: l'amour triomphe de tout, l'amour peut tout transcender.

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